Menlo Park – En pleine Silicon Valley, installé à quelques pas de l’Université de Stanford, Tesla Motors est le seul constructeur d’automobiles produisant une voiture électrique (EV) de série, circulant sur les routes des USA et d’Europe. J’ai essayé l’un des trois modèles existant actuellement: le Roadster.
J’installe facilement mon mètre 86 dans le baquet et je suis en face d’un tableau de bord tout à fait classique. À gauche mon indicateur d’autonomie ( j’ai encore 172 miles de réserve), en face, le compte-tours ( jusqu’à 14.000 tours) et l’indicateur de vitesse (limité à 200 kms/h), puis à portée de ma main droite tous les éléments d’un véhicule normal: air conditionné, sièges chauffant, frein à main, etc. Mais, nouveauté: le changement de vitesse n’a que deux positions: avant ou arrière.
Au démarrage ( j’ai essayé d’être le plus discret possible dans une allée presque déserte du Campus de Stanford), immédiatement la différence se fait sentir. Les 248 HP se libèrent immédiatement et je suis plaqué contre mon dossier. L’accélération est plus forte que celle d’une voiture sport haut de gamme (de 0 à 100 km/heure en 3,9 secondes!) et la vitesse maximale est de 200 kilomètres à l’heure ( je ne l’atteindrai pas dans mes allées du Campus!).
Le volant, en prise directe, donne une excellente impression de tenue de route, car je suis sur une suspension non ajustable, un peu dure, mais réellement sportive.Excellente réponse des freins, car une fois que le pied n’exerce plus d’accélération, le moteur électrique freine la structure. Un bilan étonnant pour la Tesla Roadster. Le tout, pour 109.000 dollars (sans les options).
Le modèle supérieur, le Roadster Sport a une meilleure accélération, 3,7 secondes de 0 à 100 km/h, pour 19.500 dollars de plus. Ce modèle a une suspension évolutive qui permet au conducteur de régler l’élasticité du système des amortisseurs sur 10 positions différentes.
Ce qui est le plus impressionant en conduisant la Tesla, c’est le silence dans lequel on se déplace. L’accélération est beaucoup plus forte et continue que celle de ses concurrents à moteur thermique. La boite de vitesse n’a qu’un seul rapport ( une marche avant, une marche arrière), et la puissance du moteur électrique est à 100 % libérée dès que l’accélération se produit.
J’ai piloté cette petit bombe électrique sur les routes de Menlo Park et de l’Université de Stanford (vitesse limitée à 60 km/h), et à chaque arrêt de feu rouge, j’étais félicité par les autres conducteurs et les piétons…Même le service de presse de Stanford a été impressionné par l’apparition de la Tesla sur la Campus. Une photo était de mise pour le News Service.
Cette automobile est déjà très populaire dans la région, et, en cette période de crise, chacun essaye de participer au mouvement d’économie d’énergie et de combustion “propre”. Ce type véhicule dénommé Z.E.V. (zero emission vehicle), véhicule à émission Zéro, bénéficie de la part du Gouvernement de Californie d’un dégrèvement de taxes pouvant atteindre 9.500 dollars.
Le plaisir de conduire en silence, de ne pas consommer d’essence, de ne pas polluer, est partagé aujourd’hui par plus de 150 clients qui roulent déjà à bord de leur Tesla. Certains ont choisi d’exporter leur Roadster en Europe ou en Australie, mais la grande majorité se déplace ici en Californie. Le modèle n’est vendu pour le moment qu’aux Etats-Unis. Le carnet de commande est bien plein avec 450 Roadsters commandés et qui seront livrés avant mars 2010.
Le grand futur de Tesla réside dans son Model S qui a déjà dépassé le niveau de mille commandes. D’un prix plus abordable, avec des performances légèrement inférieures, le Model S est vendu 49.900 dollars (sans accessoires) et il sera livré vers octobre 2011. C’est un modèle beaucoup plus raisonnable (de 0 à 100 km en 5.6 secondes), type conduite intérieure, transportant 5 passagers .
Pour cette production, Tesla Motors envisage d’investir 200 millions de dollars dans la région de San José, et les élus de cette région ( qui a fortement voté pour Barack Obama lors des dernières élections) se mobilisent pour obtenir des primes du gouvernement Fédéral, au nom des énergies nouvelles et propres. Obama a fait beaucoup de promesses au cours de sa campagne électorale, notamment en ce qui concerne les E.T.(Energy Technologies), et ici tout le monde attend des décisions concrètes. Les subventions Fédérales semblent aujourd’hui vouloir aller plutôt du côté de Détroit, qui met sur le marché des véhicules “polluant”. Il serait temps, disent-ils, que l’Etat prenne parti pour les start-up innovatrices comme Tesla Motors qui parient sur les technologies de l’énergie, les énergies renouvelables et la capacité de l’industrie automobile américaine de redevenir innovante.
Les limitations d’autonomie existent pour ces Tesla: seulement 320 kilomètres pour les Roadster et 480 km pour la future Model S.
Le “battery pack” se recharge en trois heures et demie. Les premières voitures livrées ont des batteries dont l’espérance de vie est de 500 cycles de recharge, soit un potentiel de 160.000 kilomètres. Un nouveau jeu de batterie (battery pack) lithium-ion, contrôlé par des microprocesseurs, coûte 12.000 dollars.
C’est sur la batterie que les efforts du Département de Recherche Développement de Tesla se concentrent. Car les batteries sont lourdes (450 kgs) et l’autonomie peut être améliorée: nous avons à faire à une technologie en pleine évolution.
J’ai rencontré à l’Université de Stanford le Professeur Yi Cui, en charge du Materials Science and Engineering Department, pour en savoir un peu plus sur le futur de cette technologie. Le futur immédiat des batteries pouvant alimenter les véhicules électriques passe par la génération des batteries à silicone, ce qui permettra de réduire le poids et surtout les coûts de production.
“..je pense que la technologie du silicone, qui est la prochaine étape dans la technologie des batteries Lithium-Ion, permettra à une voiture électrique comme la Tesla, d’avoir une autonomie de 400 miles ( 650 kms) dans les trois années à venir, pour des coûts de production légèrement inférieurs…notre département se concentre sur la recherche et les applications dans l’industrie. Nous pensons que les batteries Lithium-Ion, actuellement fabriquées essentiellement en Asie ( Japon, Chine et Corée du sud), peuvent être fabriquées aux Etats Unis, pour ainsi approvisionner, à des coûts inférieurs, les constructeurs de véhicules électriques et hybrides…”
Les propriétaires de Tesla ont un Club, mais il n’est pas facile d’en identifier tous les membres. Tesla Motors, pour des raisons de sécurité, ne veut pas donner les noms de ses clients. Une liste (non officielle), diffusée sur Internet, permet de voir que Hollywood est déjà bien représentée: George Clooney, Matt Damon, Leonardo di Caprio seraient propriétaires et utilisateurs de Tesla Roadsters. Le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger a ajouté la Tesla à son parc personnel de véhicules qui compte aussi une Hummer à Hydrogène. Les grands de la Silicon Valley ne sont pas absents: les patrons de Google, Larry Page et Sergei Brin ont, en plus d’avoir acheté leur Roadster, investi dans la structure de production de Tesla Motors.
Imaginez le plaisir de ne plus avoir à vous rendre à une station service pour acheter de l’essence! Vous branchez la prise électrique sur votre chargeur à la maison et vous rechargez en un peu plus de trois heures, pour $3.60 ( 2.60 Euros) les batteries qui vous permettront de faire demain jusqu’à 320 kilomètres. Pour un faible investissement, un ensemble de panneaux photovoltaiques solaires alimentera le chargeur, pour un coût encore plus raisonnable. Pas de changement d’huile, pas de boite de vitesse, un minimum d’éléments mécaniques permettent un entretien des plus faciles: conséquence, une seule visite technico/mécanique par an est recommandée pour la Tesla...et vous ne pollurez plus!”
1 (805) 895 8185
news@presscom.com
© copyright-1995/2015 PressCom